QUAND DISIZ NOUS FAIT CHAVIRER ENTRE TENDRESSE ET MÉLANCOLIE

Cette nouvelle création bénéficie d’une production soignée, fruit de la collaboration entre Emmanuel Camy, Théo Philippe et Thomas Seg, qui ont su créer une atmosphère pop enveloppante et aérienne. L’artiste démontre une fois de plus sa maîtrise de l’écriture en jouant habilement sur les doubles sens. Les « deux couleurs » évoquées dans le texte renvoient autant aux iris d’une femme aimée qu’à son métissage personnel, né d’un père sénégalais et d’une mère belge. Cette dualité se retrouve également dans l’évocation des « deux douleurs » : celle des blessures d’enfance liées à l’absence paternelle et celle, plus douce, de l’attente d’une naissance.

Le titre baigne dans une atmosphère romantique nuancée d’une certaine anxiété. Les souvenirs affluent et créent un tourbillon émotionnel que Disiz évoque avec pudeur. Il aborde sans fard les moyens de consolation face aux tourments intérieurs, dans une approche à la fois tendre et réaliste. La réalisation visuelle, confiée au duo Luàna Bajrami et Sandor Funtek, amplifie la dimension intimiste du morceau. Les images alternent entre réminiscences du passé, moments de complicité amoureuse et métaphores aquatiques évocatrices. Le train, symbole récurrent, fait écho aux racines de l’artiste dans le quartier des Épinettes à Évry, ancrant le récit dans une réalité urbaine familière

Avec « Ton ventre », Disiz confirme son évolution vers une musique plus personnelle et introspective. Cette nouvelle direction artistique témoigne d’une maturité créative qui transcende les codes du rap traditionnel pour explorer des territoires plus sensibles et universels.