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Le réalisateur de Heat et Collateral a marqué la 17ᵉ édition du Festival Lumière par sa présence et ses annonces, dont celle d’un très attendu Heat 2.
Lyon s’est transformée ce week-end en capitale mondiale du cinéma d’auteur. Le Festival Lumière a clôturé samedi 18 octobre sa 17ᵉ édition en rendant hommage à l’un des plus grands cinéastes américains contemporains : Michael Mann. À 82 ans, l’architecte de films cultes comme Heat, Collateral ou Miami Vice a reçu le Prix Lumière 2025, rejoignant ainsi le panthéon des géants du septième art honorés à Lyon.
Lors d’une conférence de presse exceptionnelle, Michael Mann a livré sa vision du cinéma avec une intensité tranquille. Traduit par Didier Allouch, le réalisateur a déconstruit l’étiquette de « spécialiste du polar » qu’on lui accole souvent : « Je ne filme pas des policiers ou des voleurs, je filme des êtres humains dans des situations extrêmes. »
Cette approche humaniste traverse toute son œuvre, de Thief à Ferrari, en passant par le mythique duel entre Al Pacino et Robert De Niro dans Heat. Mann ne s’intéresse pas au crime en soi, mais à ce qu’il révèle de la condition humaine : la solitude, l’obsession, l’impossibilité d’aimer quand on est consumé par sa mission.
Le cinéaste a également évoqué son rapport à la lumière et à la technologie : « Le numérique m’a offert une autre manière de ressentir la lumière, de capter ce que la pellicule laissait filer. » Une déclaration qui résonne particulièrement dans le temple du cinéma analogique qu’est l’Institut Lumière.
C’est l’information qui a fait vibrer la salle : Michael Mann a confirmé travailler sur Heat 2, adaptation de son propre roman sorti en 2022. « C’est autant une suite qu’un miroir inversé », a-t-il confié. « On y retrouve les personnages avant et après le film de 1995. »
Cette structure narrative en forme de boucle temporelle promet d’explorer les origines et les conséquences du face-à-face légendaire entre Vincent Hanna et Neil McCauley. Une annonce accueillie par des murmures d’impatience et des applaudissements nourris dans l’assistance.
Dimanche matin, Michael Mann a perpétué la tradition du festival en tournant sa propre version de La Sortie d’usine Lumière à Lyon, le film fondateur de 1895. Dans la cour historique de l’Institut Lumière à Monplaisir, le cinéaste a dirigé un casting impressionnant : Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte, Raphaël Personnaz, Michèle Laroque, Orelsan et Camélia Jordana.
« C’est un hommage à la beauté du quotidien et à la simplicité d’un instant qui, en 1895, a tout changé », a déclaré le réalisateur, micro en main, orchestrant ce moment de cinéma vivant avec une énergie communicative.
À l’issue du tournage, une plaque commémorative portant son nom a été dévoilée sur la façade de l’Institut Lumière, rue du Premier Film. Visiblement ému, Michael Mann a salué « le lieu où tout a commencé » : « Être honoré ici, à la naissance du cinéma, c’est bouleversant. »
Dimanche soir, la projection de Heat à la Halle Tony Garnier a offert un final grandiose au festival. Devant une salle comble de 4 000 spectateurs, Michael Mann a présenté son chef-d’œuvre de 1995 comme « l’œuvre la plus intime » de sa carrière.
« Ce n’est pas un film sur le crime, mais sur la solitude, le prix de l’obsession et la difficulté d’aimer quand on est consumé par sa mission », a-t-il déclaré avant la projection. Les plans nocturnes de Los Angeles, la fusillade mythique dans les rues du centre-ville, le café où se rencontrent Pacino et De Niro : tout a résonné avec une force intacte, trente ans après sa sortie.
Une standing ovation a accompagné le générique de fin, scellant trois jours d’émotion et de passion cinématographique.
En honorant Michael Mann, le Festival Lumière confirme son statut unique dans le paysage cinématographique mondial. Créé en 2009 par Thierry Frémaux et l’Institut Lumière, ce rendez-vous annuel célèbre le cinéma comme art vivant et patrimoine universel.
Michael Mann rejoint ainsi la lignée prestigieuse des lauréats du Prix Lumière : Martin Scorsese, Clint Eastwood, Francis Ford Coppola, Pedro Almodóvar, Quentin Tarantino, Jane Campion, ou encore Catherine Deneuve. Des géants qui, chacun à leur manière, ont transformé le septième art.
De la Sortie d’usine revisitée à la projection de Heat, tout a concouru durant ce week-end à célébrer un artisan du temps, un architecte de la tension, un poète de la nuit urbaine. À 82 ans, Michael Mann prouve que le cinéma reste un art d’urgence et d’éternité.
Écrit par: Loic Couatarmanach
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